Bert Hall et son Nieuport 16 à la N124

Publié le par cajap

Weston Birch « Bert » Hall est né le 07 Novembre 1885 dans le Missouri. Il idéalise son père qui, dès l’âge de 14 ans, servi le Col Jo Shelby pendant la guerre de sécession. Poursuivant d’autres chimères, il rejoint ce même Shelby plus tard au Mexique, combattre contre Benito Juarez.
Jeune adulte, il fait différents boulots étonnants comme « projectile humain » dans un cirque et on le retrouve comme chauffeur de taxi à Paris lors du déclenchement de la guerre.
Le 21 Août, la légion étrangère accepte 42 américains dont « Bert » Hall, William Thau, Robert Soubiran, Gervais Raoul Luftbery, Kiffin Rockwell et son frère Paul. On retrouvera bientôt ce petit monde dans l’escadrille « Lafayette ».

 

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William Thau ayant passé son brevet de pilote en 1913, il demanda très vite à rejoindre l’aéronautique militaire et parla avec Paul Rockwell du désir de former une escadrille américaine.
Les exploits de ce dernier, avec sa première victoire aérienne, influença Bert Hall. Connu comme un grand raconteur d’histoire, celui ci affirma qu’il savait piloté depuis 1909 et avait même servi dans l’armée de l’air Turc lors de la guerre des Balkans de 1913.
Ces débuts à l’école de St Cyr furent désastreux avec un crash lors du premier vol.
Avouant qu’il n’avait jamais piloté, l’officier en charge de l’enseignement a du lui passer un bon «savon ».
Finalement, Bert Hall  fut qualifié sur Caudron le 19 Août 1915  et rejoignit la MS 38 où il retrouva un autre américain, James Bach, et il furent parmi les 20 premiers à voler sur le nouveau Nieuport 10.
Le 1er Janvier 1916 Hall part pour Avord, se familiariser avec le Nieuport 11 où il restera quelques temps comme instructeur.

 

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Le rêve de William Thau et Norman Price se réalise le 14 Mars et le 16 Avril l’escadrille Américaine est formé. Bert Hall fait partie des pilotes et se voit attribuer un Nieuport 16

 

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Le Ni 16 reprenait la cellule du Ni « bébé » 11 mais était motorisé avec un Le Rhône 9J de 110 cv. Un appui tête différenciait la silhouette des deux appareils. Ce nouveau moteur, plus lourd, rendait son pilotage délicat. L’as belge Willy Coppens n’aimait pas cet avion qui demandait une attention de tous les instants. Sûrement que cet appareil difficile devait, faute de mieux, être attribuer aux meilleurs pilotes.

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Au combat.
Le 22 Mai 1916, Hall remporte sa première victoire (seconde de l’unité) sur un Aviatik et son appareil reçoit quelques projectiles lors de ce combat.
En Juin, il reçoit la médaille militaire et la croix de guerre pour sa première victoire.
Le 21 Juillet Bert Hall se lance dans la bataille pour sortir Kiffin Rockwell d’un mauvais pas et se posera avec 10 impacts de balles dans son appareil.
Le 23 du même mois, attaqué par un Fokker E III. Ce combat tourne à l’avantage de l’américain qui obtient là sa 2ème victoire.

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C’est aussi l’époque où il est mis à l’écart par ces compagnons d’arme qui lui reproche son langage châtié et son insolente réussite au poker. Accusé de tricherie par ses pairs. Avec le recul et sans avoir été témoin oculaire on peut aussi penser qu’un homme qui a bien roulé sa bosse avant de se retrouver en unité de combat, bien plus âgé que ses camarades d’escadrille et qui vient d’un autre milieu que ces fils de famille riche qui l’entourent, a bien plus d’atouts dans son jeu pour ce qui est des cartes.
En tout cas ces états de service montrent au moins qu’il ne trichait pas au combat.
Les nombreux impacts dans son appareil le prouve et il devait sûrement être le cauchemar des mécanos qui réparait son appareil. Le camouflage rapiécé de son appareil découle de ces combats difficiles.

 

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Paul Rockwell, historien de la N 124 mentionne l’excellent travail fourni par Hall lors de son passage à l’escadrille Lafayette et souligne la destruction, le 28 Août, d’un appareil de reconnaissance au NE de Douaumont.

 

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Norman Prince et Kiffin Rockwell semble avoir été en désaccord sur l’avenir de Bert Hall dans l’escadrille. Le premier voulant qu’il quitte l’escadrille alors que Kiffin pense qu’il a toute sa place dans le groupe. Le combat du 21 Juillet est sûrement encore dans sa mémoire.
Quelques jours après la disparition au combat de Rockwell, Hall demande son transfert. Il rejoindra l’escadrille N 103 le 1er Novembre 1916.
Il recevra une palme supplémentaire à sa croix de guerre pour une victoire obtenu le 26 du mois.
Il quitte la N 103 le 14 Décembre pour une mission en Russie puis en Roumanie.
Il est de retour en France pour l’armistice.

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Après guerre.
Il épouse une actrice de cinéma et entame une carrière de cinéma à Hollywood.
On le retrouve plus tard en chine en 1929 pour un commerce d’arme qui le mènera au bord du procès.
Il épouse en deuxième noce Elizabeth Chapline, une autre actrice en 1932 et retourne en chine pour reprendre son commerce d’armes. Après deux ans et demi de prison, il travaillera pour la 20th century fox jusqu’en 1939.
Il travaillera ensuite dans l’industrie du jouet et sera victime d’un accident cardiaque au volant de sa voiture le 6 Décembre 1948.

 

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La maquette.

C’est celle de Special Hobby au 1/32ème. Le kit, de type short run de bonne qualité, possède une belle reproduction en résine du moteur.
Le schéma de peinture est sujet à caution et la notice propose deux choix de couleur pour l’intrados.
Bert hall dans son livre « En l’air » parle de la couleur bleu de son avion.

L’hélice est en bois véritable. Un morceau de noyer mis en forme par ponçage.

Une erreur s’est glissé dans le N° de série qui devrait être le 1205. Le 1208 appartient à l’appareil de Paul Pavelka… Un bon choix de déco aussi.

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Documentation.

Spa 124 Lafayette escadrille, Osprey aviation elite unite.
Les as sur Nieuport ,Osprey aviation
Squadron signal Nieuport fighters in action
Kagéro les Nieuport 1 à 28


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